Ouagadougou, 11-13 août 2025 – Dans le cadre du projet ACRE (« Renforcer l’action des OSC dans le développement de cadres politiques pour un développement rural équitable et une contribution accrue des agriculteurs familiaux à la réalisation des ODD »), cofinancé par l’Union européenne et mis en œuvre par INADES-Formation et le Forum Rural Mondial, un atelier régional a réuni les plateformes nationales de la société civile d’Afrique de l’Ouest pour faire le point sur la mise en œuvre de la Décennie des Nations Unies pour l’Agriculture Familiale (DNUAF)
Pendant trois jours, des représentants du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Togo, du Burkina Faso et du Mali ont partagé leurs expériences, échangé sur les défis rencontrés et formulé des stratégies pour dynamiser l’action citoyenne en faveur de l’agriculture familiale, pilier essentiel de la sécurité et de la souveraineté alimentaire dans la région.
Des échanges riches et des avancées nationales
Les communications, tables rondes et travaux de groupe ont permis de dresser un état des lieux des processus nationaux d’élaboration des Plans d’Action Nationaux (PAN) et de discuter de la nécessité de renforcer la coordination régionale.
- Au Togo, le Comité National de l’Agriculture Familiale (CNAF) a présenté un processus inclusif ayant conduit à l’adoption d’un PAN validé dès 2021, intégrant des réformes majeures comme l’accélération du code foncier.
- En Côte d’Ivoire, le processus engagé en 2021 progresse, avec la mise en place d’un comité de pilotage et l’élaboration d’un projet de PAN. Le défi majeur demeure son adoption officielle par les autorités.
- Au Burkina Faso, les acteurs, dont INADES-Formation Burkina, ont contribué à l’élaboration d’une feuille de route nationale, malgré des lenteurs institutionnelles. Les perspectives portent sur la mise en place d’un comité national de coordination et la mobilisation accrue des partenaires.
Le suivi citoyen, un levier d’action publique
Une communication clé a porté sur l’importance du suivi citoyen dans la mise en œuvre des politiques de développement. Transparence, redevabilité et participation active des organisations paysannes ont été identifiées comme des conditions essentielles pour faire avancer l’agriculture familiale. Les participants ont proposé des mécanismes concrets, tels que des observatoires citoyens, des cartes de score communautaires et des cadres multi-acteurs, afin de renforcer l’impact des actions menées.
Des recommandations pour l’avenir
L’atelier a mis en lumière plusieurs recommandations stratégiques :
- Garantir la participation effective des paysans et paysannes à toutes les étapes de mise en œuvre de la DNUAF.
- Renforcer l’appui technique et financier des organisations internationales comme la FAO et le FIDA.
- Valoriser l’agroécologie et les pratiques durables comme leviers centraux de la souveraineté alimentaire.
- Accroître la médiatisation et la diffusion des expériences réussies pour inspirer d’autres pays.
Une étape décisive pour la région
En clôturant l’atelier, le Secrétaire Général d’INADES-Formation, M. Sena ADESSOU, a salué les avancées des plateformes nationales et encouragé celles encore en difficulté à s’appuyer sur ces partages d’expériences. Il a insisté sur la nécessité de consolider les dynamiques régionales afin de faire de la DNUAF un véritable moteur de transformation pour les agricultures familiales en Afrique de l’Ouest.
Cet atelier confirme l’engagement d’INADES-Formation et de ses partenaires à soutenir l’agriculture familiale, socle de la résilience climatique, de la justice sociale et de la souveraineté alimentaire dans la région.