Bujumbura, le 29/11/2023, Inades-Formation Burundi organise un atelier d’information et de sensibilisation sur l’aide légale à l’endroit des leaders membres des coopératives et de son personnel. L’activité a été rehaussée par la présence du représentant du Ministère de la Solidarité nationale, des affaires sociales, des droits de la personne humaine et du genre. Cette activité s’inscrit dans le cadre de la campagne de 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles, édition 2023 sous le thème « Tous ensemble, prévenir la violence à l’égard des femmes et des filles ».
Dans son discours d’ouverture, le Directeur d’Inades-Formation Burundi, Monsieur NIGEZE Joseph a précisé que cette activité est inscrite dans les programmes institutionnels de l’organisation conformément à sa politique genre. L’aide légale doit être envisagée pour accompagner les victimes des Violences Basées sur le Genre « VBG » qui se trouvent souvent dans l’impasse. Pour y faire face, l’organisation a conçu des outils d’informations et de sensibilisation composés par des témoignages de couples modèles. Ces outils seront chaque fois utilisés dans la mobilisation des communautés, ajoute le Directeur.
Dans son introduction, le point focal genre à Inades-Formation Burundi, Madame Marie Reine NDORICIMPA a présenté brièvement l’historique de cette journée. « La date du 25 Novembre a été choisie pour commémorer l’assassinat violent de trois sœurs MIRABAL le 25 novembre 1960, en République Dominicaine, parce qu’elles militaient pour leurs droits. Elles devinrent alors le symbole du combat pour éradiquer ce fléau qu’est la violence à l’égard des femmes ». Elle a précisé que « Pour immortaliser cette résistance, le 19 octobre 1999, à la 54ème session de l’Assemblée Générale des Nations Unies, les représentants de la République dominicaine et 74 États membres ont présenté un projet de résolution visant à faire du 25 novembre la Journée internationale pour l’élimination de la violence et toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. La date fut reconnue officiellement par les Nations unies qui définissent la violence à l’égard des femmes comme : « tout acte de violence dirigé contre le sexe féminin, et causant ou pouvant causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie politique ou dans la vie privée ».
Avec l’exposé de Me NIJIMBERE Aline, avocate et experte en genre, les participants ont eu le temps de se rappeler de la signification de différents types des VBG. Ils ont également été informés sur les procédures judiciaires et comment aider légalement les victimes des VBG. Elle déplore l’absence au Burundi de la loi sur la succession et celle sur les régimes matrimoniaux. Cela accentue les inégalités sociales en défaveur des femmes et des filles et constitue une cause ultime des VBG. Toutefois, cela n’empêche qu’il y ait des hommes aussi victimes des VBG.
Grâce aux actions d’Inades-Formation Burundi, des couples acteurs de changement sont en train d’émerger. Ainsi, grâce aux projections de six petites vidéos des témoignages des couples qui ont positivement changé après avoir reçu des formations intégrales fournies par Inades-Formation Burundi, le public a finalement compris l’importance de la tolérance, du dialogue et de la gestion participative des biens en famille afin de parvenir à un développement durable.
Bien plus, les participants ont distingué les diverses aides légales pour les victimes qui pourraient préalablement été accompagnés par les organisations de la société civile, les leaders communautaires et les professionnels d’aide légale. Le rôle de tout en chacun a été partagé selon les textes légaux nationaux y compris la Stratégie Nationale d’Aide Légale au Burundi en matière d’aide juridique et assistance judiciaire.
Ils ont posé des questions pour comprendre pourquoi en matière pénale, le parquet continue un dossier même si la/le victime n’est plus intéressé(e) à poursuivre le procès. La réponse donnée est qu’en matière pénale le ministère public est le seul qui est compétent pour charger l’auteur devant les tribunaux pour garantir les droits humains. Le ou la victime ne peut en aucun cas décider de retirer le dossier déjà introduit sans jugement adéquat. Le ministère public doit impérativement défendre la loi pour éradiquer les violences pour l’intérêt général. C’est pour cette raison qu’en cas des VBG, le règlement à l’amiable est très défendu. Enfin, étant donné que les victimes sont toujours incapables ou situées dans un état de faiblesse, les leaders communautaires membres des organisations de la société civile sont encouragés à les accompagner pour porter plainte auprès des instances habilitées à travers des structures rapprochées spécialisées. Cette approche va sans doute renforcer la cohabitation pacifique des communautés et leur permettre de vaquer aux activités de développement de leurs ménages et la communauté en général.
Le représentant du Ministère en charge du genre informe les participants que suite à la prolifération de plusieurs types de viols souvent nouveaux, certains textes sont en train d’être révisés ; en l’occurrence le code des personnes et de la famille ainsi que la loi spécifique sur les VBG afin de diagnostiquer tous les actes inhumains et renforcer les sanctions qui seront déclinées dans le code pénal dans le but de bannir les comportements à caractères criminels.
Pour plus d’éclaircissement d’une façon croisée et complète, Inades-Formation Burundi est demandé d’organiser une autre séance d’échange qui impliquerait les experts en assistance médicale, sociale et juridique. Le but serait d’identifier en détail tous les VBG existants, les défis dans le traitement des dossiers et les enjeux y relatif à différents niveaux à la limite des compétences en vue de formuler du coup les solutions durables. Cette option faciliterait la prise en charge des victimes dans la neutralité totale en conformité de la loi et dans le respect des droits humains des victimes.
Publié par Richard HAVYARIMANA, Chargé de Plaidoyer et Communication