Côte d’Ivoire – Kignon min ! Le cri de guerre des populations de Tengrela contre l’horrible commerce de peaux d’ânes

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Dans le cadre du projet de lutte contre le commerce illicite de peaux d’ânes en Afrique de l’Ouest, réalisé en partenariat avec Brooke AO, INADES-Formation Côte d’Ivoire a organisé une semaine de mobilisation sociale et de sensibilisation contre le commerce illicite des ânes dans le département de Tengrela au Nord de la Côte d’Ivoire. C’était du 24 au 28 mars 2025.

Situé dans le Nord de la Côte d’Ivoire à la frontière avec le Mali, le Département de Tengrela est l’une des zones de mise en œuvre du projet de lutte contre le commerce illicite des ânes en Afrique de l’Ouest.

Dans cette région, il est courant de voir déambuler des ânes le long des rues, librement ou attelés à des charrettes, transportant femmes ou enfants, bois, bidons d’eaux ou autres marchandises.

L’utilité des ânes n’est plus à démontrer dans ces villages et villes du nord. Les participants aux causeries débats animées dans les villages pendant la semaine de mobilisation sociale contre le commerce illicite de peaux d’ânes ont bien affirmé l’importance socioéconomique des ânes dans leur localité.

Un âne transportant femmes et eau dans le village de Dougba 2

Ces derniers, interviennent dans les travaux champêtres, le transport des marchandises et des personnes et sont ainsi d’une aide précieuse pour les ménages ruraux.

 

Causeries débats  et séance de sensibilisation de masse ont meublée la semaine

 

Les neuf causeries – débats tenues dans quatre villages notamment, Papara, Tamania, Koulousson et Dougba ont réuni en petits groupes les leadeurs communautaires, les hommes, les femmes, les élèves et les enfants autour du thème de l’entrée des ânes dans les villages, leur importance sociale, économique et culturelle et la nécessité de les protéger.

Mme Konaté Péguéman, propriétaire d’âne, habitant Dougba 2, affirme qu’il lui est impossible de se passer d’âne : « J’avais deux ânes, mais un est mort et l’autre s’est perdu. Je ne pouvais plus aller au champ puisque la marche me fatiguait. J’ai dû chercher de l’argent pour acheter un nouvel âne… Je lui ai construit un abri. Parfois, je le prête à d’autres femmes qui ont aussi perdu leur âne ».

Outre les causeries débats, la semaine de mobilisation sociale a été l’occasion de présenter le projet aux autorités administratives et villageoises de la région avec en premier le Sous-Préfet de Tengrela et les Directeurs Régional et Départemental et solliciter ainsi leur pleine contribution et collaboration au projet.

Causerie débat autour des ânes

Le clou de la semaine a été la séance de sensibilisation de masse et de lancement du projet dans la région qui a réuni les huit (8) villages bénéficiaires du projet à Dougba 2 le 28 mars.

 

En présence des autorités la population dit non au commerce illégal de peaux d’ânes

La séance a vu la participation du représentant du Sous-préfet, du Directeur départemental du Mirah de Tengrela, M. Yao Sévérin, les  délégations des différents villages concernés principalement par le projet.

En présentant le projet, M. Bamba Mamadou, Coordonnateur du projet pour la Côte d’Ivoire a alerté sur l’ampleur du phénomène : « plus de 4 millions d’ânes abattus chaque année juste pour la gélatine ». Les images d’ânes abattus présentées par l’animateur ont choqué les participants qui n’ont pas pu s’empêcher de lancer des cris de tristesse et de douleur : Kignon min ! c’est-à-dire c’est affreux, horrible !

Femme horrifiée par le sort des ânes

Une exclamation avec laquelle nous sommes bien tous d’accord, raison pour laquelle nous devons tous faire barrage à ce commerce barbare de peaux d’ânes.

M. Yao Severin, Directeur départemental du MIRAH a rappelé l’urgence d’agir et les mesures prises par l’Etat pour lutter contre ce phénomène.

« Au Mali, dira-t-il, dans les années 2015 à 2016, c’était 300 ânes qui étaient abattus chaque jour ; au Burkina sur la même période on comptait 19 tonnes de peaux d’ânes exportées. Puis les trafiquants ont progressé vers la Côte d’Ivoire…L’Etat de Côte d’Ivoire a fermé en octobre 2019, un abattoir clandestin découvert à Ouangolo, (NDLR toujours dans le Nord du pays) ».

L’état de Côte d’Ivoire est allé plus loin en prenant une loi pour interdire l’abattage et l’exportation des ânes. M. Yao a, pour finir, invité les populations à dénoncer les acheteurs dans leurs services ou à la sous-préfecture.

Le représentant du Sous-Préfet a, quant à lui, marqué l’engagement de ce dernier à accompagner le projet avant de déclarer le projet lancé dans la zone de Tengrela.

« Kignon Min », ont lancé les participants de manière unanime, à la fin de la cérémonie pour marquer leur engagement à mettre fin au commerce illicite des ânes dans leurs villages.

Photo de famille avec les autorités administratives et villageoises

La semaine de mobilisation sociale qui avait pour but de sensibiliser la population et les mobiliser, ainsi que les autorités, pour faire barrage à ce commerce horrible a ainsi atteint son objectif.  

Il faut noter que le projet de lutte contre le commerce illicite de peaux d’ânes en Afrique de l’Ouest, mis en œuvre par INADES-Formation en partenariat avec Brooke Afrique de l’Ouest touche 3 pays à savoir la Côte d’Ivoire et le Togo et le Tchad et vise à Contribuer à la préservation de l’espèce asine en Afrique de l’Ouest. Il comporte deux grands axes d’action à savoir :

  • Renforcer le plaidoyer régional sur le commerce illégal de peaux d’ânes en Afrique de l’Ouest,
  • Mobiliser les propriétaires et utilisateurs des équidés de trait autour de la lutte pour la préservation de l’espèce asine.

Notons que des projets similaires sont mis en œuvre dans le réseau INADES-Formation notamment au Burkina Faso, en Tanzanie et au Kenya.

 

Service Communication Secrétariat Général

 

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Accompagnement de la mise à l’échelle des expériences développées par les communautés et des dynamiques de suivi citoyen des politiques publiques en réponse au problème du changement climatique en Afrique subsaharienne (dit projet ABCD 2)

2. Resumé

Le projet de mise à l’échelle des expériences communautaires et dynamiques de suivi citoyen des politiques publiques face au changement climatique en Afrique subsaharienne est la continuation d’un premier projet de capitalisation desdites expériences.

En effet, en 2022, sur financement de l’Agence Basque de Coopération au Développement (ABCD), Inades-Formation a mené le projet « Etude-capitalisation des bonnes pratiques face aux défis du changement climatique et gouvernance locale en Afrique subsaharienne », qui a permis de capitaliser 50 expériences dont 31 expériences d’adaptation au changement climatique et 19 expériences de gouvernance dans 11 pays en Afrique sub-saharienne.

Sur la base des acquis de ce projet pilote, quelques réalités vivantes sur les efforts des communautés en matière de lutte contre les problèmes posés par le changement climatique en Afrique ont pu être décelées et capitalisées. Elles ont été développées par une diversité d’acteurs dont des services publics spécialisés sur la gestion de l’environnement et du changement climatique, les organisations de la société civile et les organisations paysannes.

Dans le cadre de cette deuxième phase du projet dont la durée est de 30 mois (2022-2024), l’idée est de (i) mettre à l’échelle ces bonnes expériences développées par les communautés dans les pays Africains, en matière d’adaptation, atténuation et résilience face au changement climatique et de (ii) soutenir les dynamiques de suivi citoyen des cadres politiques et réglementaires associés.

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Le Projet « Action climatique féministe en Afrique de l’Ouest » est mis en œuvre en Côte d’Ivoire pour contribuer efficacement à la résilience et à lutte contre les effets du changement climatique par les communautés côtières et insulaires écologiquement sensibles avec un accent particulier sur les femmes rurales et le jeunes. 

Il renforcera les capacités des communautés, des femmes et des jeunes en particulier, pour la mise en œuvre de stratégies de protection de la biodiversité et d’écosystèmes notamment par l’adoption de pratiques agroécologiques, la diversification énergétique et des plaidoyers. Il permettra de renforcer la participation des femmes rurales et des jeunes à la gouvernance locale de la biodiversité et l’action climatique.

Financé par Affaires mondiales Canada | Global Affairs Canada, le projet ACF AO se déroule en Côte d’Ivoire, en Guinée-Bissau, au Sénégal et au Togo.

Il est piloté en Côte d’Ivoire par SUCO et Inades-Formation – Secrétariat Général.

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