Du 19 au 26 mai 2025, le Groupe de recherche et d’échanges technologiques (Gret), organisation internationale de développement, a conduit une mission stratégique de diagnostic dans les trois zones de mise en œuvre du projet CACAOECO à savoir : Adzopé, Divo et San Pedro.
L’objectif de cette mission était de collecter des données pour l’élaboration du plan stratégique d’implantation des biofabriques, ces unités de production d’intrants biologiques qui ambitionnent de révolutionner la cacaoculture ivoirienne à travers l’agroécologie.
La biofabrique est une unité locale de production d’intrants agroécologiques. Son installation permet de produire à partir de matériaux naturels accessibles aux producteurs (trices), divers intrants bio comme la litière forestière fermentée, les biofertilisants liquides (bioles), les bioprotecteurs, les bouillies minérales et les Bokashis. Ces différents intrants permettent de restaurer la fertilité des sols, améliorer les rendements et protéger les cultures sans recourir aux produits chimiques de synthèses.
La mission du Gret, menée par Monsieur Guillame Le Poutre, consultant économiste s’est appuyée sur une méthodologie participative, comprenant des rencontres d’échanges avec les responsables de coopératives agricoles, des visites de terrain, ainsi que des entretiens avec certains acteurs financiers. en vue de recueillir les réalités de chaque zone du projet pour la construction d’un plan d’implantation réaliste et contextualisé.
Ce plan devra inclure une description du modèle économique des biofabriques, des projections financières réalistes, un plan stratégique d’implantation sur les trois zones, des outils de suivi et d’évaluation adaptés aux spécificités locales.
Dans les échanges, certains producteurs, au nom des 750 producteurs bénéficiaires directs du projet, ont exprimé à la fois de l’espoir et des préoccupations. Si l’intérêt pour les intrants bio est bien présent, l’accessibilité financière reste une contrainte majeure. Les engrais chimiques, bien que nocifs à long terme dans la cacaoculture, sont souvent privilégiés pour leur coût réduit et leur efficacité immédiate sur la production.
Le projet CACAOECO, s’inscrit dans une dynamique de transition écologique de la filière cacao en Côte d’Ivoire. Face à des enjeux cruciaux comme la déforestation, la dégradation des sols, la baisse de productivité, et l’usage excessif de produits chimiques, le projet vise à renforcer la résilience des systèmes agricoles par l’introduction d’intrants biologiques dans la cacaoculture.
A travers ce projet, INADES-Formation souhaite apporter un accompagnement technique renforcé durant et après le projet, ainsi qu’un modèle de biofabrique économiquement viable qui prend en compte le niveau de revenu des petits exploitants. Un autre enjeu identifié est la sensibilisation sur les effets négatifs des produits chimiques à long terme, souvent méconnus des agriculteurs.
À l’horizon 2027, le projet CACAOECO ambitionne, la construction de 10 biofabriques dans les zones ciblées, la formation et l’accompagnement technique durable des coopératives, le renforcement des capacités administratives, économiques et commerciales de 10 coopératives agricoles partenaires et une augmentation durable de la productivité avec la restauration progressive des écosystèmes dégradés.
Cette mission préparatoire marque une étape décisive dans la mise en œuvre du projet. Le succès de ce projet pourrait bien servir de modèle reproductible dans d’autres régions d’Afrique de l’Ouest.
Le projet CACAOECO est financé par l’Agence Française de Développement et mis en œuvre par INADES-Formation.