Inades-Formation Burkina a organisé du 05 au 06 mars 2018, un atelier d’identification et de documentation des produits dérivés et mets à base de vivres de souveraineté. L’activité qui a réuni une trentaine de transformatrices de produits agricoles locaux de la région de la Boucle du Mouhoun s’est déroulé dans la salle de de conférence du Centre d’Accueil Diocésain de Dédougou. Objectif de cet atelier : Produire de façon participative un document de capitalisation sur les produits et mets dérivés des vivres de souveraineté.

En 2017, Inades-Formation Burkina s’est lancé dans la mise en œuvre du Programme de valorisation des vivres de souveraineté pour une alimentation suffisante, saine, durable des populations des pays africains au Sud du Sahara. Ce programme qui a une durée de trois ans est exécuté par huit pays membres du réseau Inades-Formation. Il vise à promouvoir des systèmes alimentaires basés sur l’Agriculture familiale pour une vie digne pour tous. Au Burkina Faso, le Programme, financé par l’ONG Allemande MISEREOR à travers le Secrétariat Général d’Inades-Formation, est mis en œuvre par Inades-Formation Burkina dans la région de la Boucle du Mouhoun. Ce Programme vise à contribuer à la promotion de la production, de la transformation et de la consommation de trois cultures vivrières que sont : le mil, le niébé et le fonio. L’organisation de l’atelier d’identification et de documentation des produits dérivés et mets à base de vivres de souveraineté s’inscrit dans cette dynamique.
Les vivres de souveraineté, des produits alimentaires historiquement ancrés dans la vie d’une population donnée
Pour Inades-Formation la notion de vivres de souveraineté renvoie aux produits alimentaires d’origine végétale et animale, historiquement ancrés dans les habitudes alimentaires des populations d’une région donnée, dans les échanges commerciaux, dans les pratiques culturelles. Ce sont des produits reconnus pour leur résistance aux changements climatiques, leur qualité nutritionnelle, leur faible dépendance vis-à-vis des intrants de synthèse. Ils jouent un rôle important dans la dynamisation de l’économie locale. Il s ‘agit de produits pour lesquels les populations ont développé un savoir et un savoir-faire cumulé en matière de production et de diversification des usages. Parlant de l’intérêt de la promotion des vivres de souveraineté Pascaline TAMBOURA/KIEMDE, Chargé de Programme Système alimentaires basés sur l’agriculture familiale à Inades-Formation Burkina avance « Sur le plan alimentaire, nous devons et nous pouvons être indépendants de l’extérieur. Nous devons mettre tous les moyens nécessaires pour être souverains sur le plan alimentaire ». Pascaline TAMBOURA/KIEMDE était la principale animatrice de l’atelier de Dédougou.
A cet atelier d’identification et de documentation des produits dérivés et mets à base de vivres de souveraineté, les invités, principalement des femmes, sont venus de deux provinces de la région de la Boucle du Mouhoun. Il s’agit de la province du Mouhoun et celle de la Kossi. Durant deux jours, elles ont contribué à l’identification et à la description des différentes étapes de préparation de différents produits dérivés et mets à base de vivres de souveraineté. « A partir des informations recueillies auprès des participantes à l’atelier, je crois que nous pourrons produire un document très riche sur les produits dérivés et mets à base de vivre de souveraineté » affirme Pascaline TAMBOURA/KIEMDE

70 produits dérivés et mets identifiés et décrits
La première étape de l’atelier a consisté, à partir d’un brainstorming, à l’identification de produits dérivés et de mets à base de vivres de souveraineté. Prêt de 70 produits dérivés et de mets ont ainsi été identifiés et regroupés par catégorie.
Au titre des produits dérivés retenus, on peut citer entre autres : grumeaux de dèguè, couscous de mil, biscuits de petit mil, pain de petit mil, dèguè de fonio, gâteau de fonio, etc.
Pour ce qui est des mets on retient : Galettes de mil, beignets de petit mil, bouillie de petit mil, boulettes de petit mil, etc.
« Nous pouvons tirer une certaine satisfaction de résultats de cet atelier. Nous avons été édifié par la multitude et la diversité des produits dérivés et des mets à base de vivre de souveraineté que les participantes nous ont révélé » nous confie Adama SOULAMA, chargé de programme Microfinance communautaire à Inades-Formation Burkina et co animateur de l’atelier.
A la deuxième étape de l’atelier, les participantes ont été amenées à décrire suivant un canevas, les différentes étapes de préparation des mets et produits dérivés identifiés. Le canevas appelait à recueillir pour chaque produit dérivé ou met à base de vivres de souveraineté, les informations suivantes : le nom du détenteur du savoir, le matériel à utiliser, les différentes étapes de préparation, le temps requis pour chaque étape, les idées d’amélioration de l’efficience et de l’efficacité du produit.

Au sortir de l’atelier, Dakio Edith, une des participantes venues de Bonborokuy apprécie : « Cet atelier a été une belle occasion de partage de connaissances sur les mets locaux et c’est une fierté pour nous de parler de nos mets. En tant qu’organisation féminine de transformation du fonio, nous avons pu faire connaitre notre expérience sur la préparation de différents mets à base de ce vivre ». Elle ajoute : « Il y a aussi des recettes à base de fonio que nous ne connaissions pas et que nous avons pu découvrir avec d’autres participantes à cet atelier ».

Un atelier régional est prévu pour le mois d’Avril entre les représentants des huit pays mettant en œuvre le Programme de valorisation des vivres de souveraineté pour une alimentation suffisante, saine, durable des populations des pays africains au Sud du Sahara ». Au cours de cet atelier, un document synthèse des différents produits dérivés et mets identifiés dans les huit pays sera produit pour diffusion auprès d’un large public.
