Inades-Formation a procédé au lancement de sa campagne Conscience AlimenTERRE le mercredi 25 mars 2021 à l’espace Latrille Event de Cocody, en Côte d’Ivoire.
Cette campagne a pour objectif de « Contribuer à la concrétisation, dans les pays africains, du droit des populations à une alimentation suffisante, saine et durable, à travers une citoyenneté alimentaire accrue et une veille active aux respects des obligations des Etats en la matière, accordant une attention particulière aux droits des personnes et des groupes les plus vulnérables« .
En d’autres termes, elle vise à attirer l’attention du public et des décideurs sur la nécessité d’adopter des pratiques de production et de consommation qui respectent l’environnement et la santé.
Avec pour slogan « l’alimentation est un droit et manger, un vote« , la campagne met l’accent sur le lien intrinsèque entre la qualité de la Terre et celle de l’alimentation. Elle invite le citoyen à être plus regardant sur ce qu’il consomme et a opérer des choix de production, de transformation et alimentaires qui ne nuisent ni à la Terre, ni à la santé.
Environ 150 participants et personnalités ont pris part au lancement de cette campagne qui se déroulera dans tous les dix pays du réseau Inades-Formation. Il s’agit du Burkina Faso, du Burundi, du Cameroun, de la Côte d’Ivoire, du Kenya, de la RD Congo, du Rwanda, de la Tanzanie, du Tchad et du Togo.
Une cérémonie d’ouverture en présence de hautes personnalités
La cérémonie d’ouverture s’est effectuée en présence de personnalités dont la vice présidente du Sena et de célébrité notamment l’icône mondiale du football, M. Didier Drogba, ambassadeur de bonne volonté de la campagne en Côte d’Ivoire.
La série d’allocution a vu les interventions du Directeur de cabinet du Maire de la Commune de Cocody représentant le Maire, du Secrétaire général d’Inades-Formation, de l’ambassadeur Didier Drogba, de M. le représentant pays du FIDA , parrain de l’évènement et de l’administrateur délégué d’Inades-Formation.
M. Sena Adessou, Secrétaire général d’Inades Formation, dans son intervention, a soulevé le cœur du problème en ces termes : » De nombreuses analyses et recherches confirment que l’usage des intrants chimiques dans l’agriculture, met en danger la santé humaine et celle de la Terre et constitue ainsi une véritable menace au droit à l’alimentation… Adopter dans le domaine des pesticides, une approche fondée sur les droits de l’homme, c’est assurer le respect des principes d’universalité et de non-discrimination.«
Dans son allocution, M. Pathe Sene, représentant pays du FIDA, a indiqué que son institution s’engage à soutenir la campagne pour bâtir une agriculture résiliente. « Nous devons changer de paradigme afin de valoriser l’agriculture africaine. L’eldorado se trouve en Afrique. En Côte d’Ivoire, il faut valoriser l’agriculture. Nous sommes disposés à accompagner cette initiative », a-t-il précisé.
M. Didier Drogba, ambassadeur de la campagne, s’est dit « heureux de s’engager pour une cause aussi forte que celle qui est la conscience alimentaire« . « C’est une campagne qui nous concerne tous. Il est important que nous nous impliquions pour avoir une alimentation saine et de qualité » a t-il ajouté.
M. Digbeu Tetiali, administrateur délégué et président d’Inades Formation Côte d’Ivoire, a situé le contexte de travail d’Inades-Formation et ses ambitions à travers la campagne avant de procéder à l’ouverture officielle de la campagne.
Conférence et panel pour mieux comprendre la problématiques des intrants agricoles chimiques et les enjeux de la campagne Conscience AlimenTERRE
La cérémonie d’ouverture a été suivie d’une conférence inaugurale. Cette conférence a permis de présenter aux participants les défis majeurs qui freinent la concrétisation du droit à l’alimentation en Afrique au sud du Sahara, les propositions d’Inades-Formation et les orientations stratégiques de la campagne Conscience AlimenTERRE.
Un panel a également été animé avec trois intervenants.
Le 1er thème, intitulé » Règlementation de l’approvisionnement, distribution et utilisation des intrants agricoles chimiques en Côte d’Ivoire, a été animé M. KOUASSI Gaston, Inspecteur Phytosanitaire et de la Qualité.
Dans sa présentation, il a précisé que législateur ivoirien, en règlementant les activités autour des intrants agricole chimiques a plusieurs objectifs, notamment :
- Mettre sur le marché national des pesticides de bonne qualité, garantissant une sécurité d’emploi
- Garantir une économie agricole durable à travers des produits agricoles de qualité
- Protéger l’homme et les animaux
- Préserver l’Environnement.
Il a présenté les textes en vigueur en Côte d’Ivoire.
Le deuxième thème intitulé « Les effets de l’utilisation intensive des intrants chimiques agricoles sur les sols, la biodiversité et l’environnement » a été animé par le Dr LN Diby, Ingénieur Agronome. Il a fait remarquer que l’utilisation des intrans chimiques quoiqu’ancienne s’est fortement accrue ces dernières décennies. Cette utilisation intensive entraîne la pollution de l’ air, des sols, de l’eau, et la destruction de la biodiversité. Pour étayer ses propos, il a donné, entre autres, l’exemple de la Chine où 26 millions d’hectares de terres agricoles sont rendus impropres à l’agriculture du fait de la pollution aux intrants chimiques. Comme alternative, le Dr recommande revenir à l’agroécologie.
Le Dr Adama COULIBALY, Maître-Assistant Biochimie-Toxicologie, qui a animé le deuxième thème a aussi montré les effets néfastes des intrants chimiques sur la santé humaine. Le titre de sa présentation était « Les effets de l’utilisation intensive des intrants agricoles chimiques sur la santé humaine ». les intrants chimiques perturbent le système endocrinien et la reproduction, causant la stérilité. Ils sont cancérigènes et ont des effets sur le Système immunitaire. Ils ont également des effets neurologiques et comportementaux, causant des maladies telles que l’autisme, la maladie de Parkinson, etc.
M. Seka Seka a clot la série des présentation du panel en partageant son expérience de agriculteur pratiquant l’agroécologie.
Les échanges qui ont suivi chaque présentation ont permis d’approfondir les questions et relever les témoignages, préoccupation et suggestion des participants.
Les principales recommandations qui se dégagent sont autant adressés aux décideurs, aux producteurs qu’aux consommateurs pour réduire la dépendance vis à vis des intrants chimiques de synthèse.
Ce que corroborent les deux axes de la campagne Conscience AlimenTERRE à savoir:
- Eduquer à la citoyenneté alimentaire pour le droit à l’alimentation
- Mener un plaidoyer pour des politiques de réduction et réglementation des intrants chimiques de synthèse pour le respect du droit à l’alimentation
Avec le slameur C’KATCHA, disons oui à l’agroécologie.
Voir l’album Photos du lancement de la campagne Conscience AlimenTERRE en Côte d’Ivoire