Du 10 au 11 juillet 2024, s’est tenu au secrétariat Général d’Inades-Formation, à Abidjan, l’atelier de démarrage du projet de lutte contre le commerce illicite de peaux d’ânes en Côte d’Ivoire.
Cet atelier a réuni les équipes projet du Secrétariat Général d’Inades-Formation et d’Inades-Formation Côte d’Ivoire, une délégation de 5 membres de Brooke Afrique de l’Ouest, une organisation engagée pour le bien-être animal, notamment, les chevaux, ânes et mulets, ainsi que le ministère des ressources halieutiques de Côte d’Ivoire.
L’atelier a démarré par le mot de bienvenue du secrétaire Général d’Inades-Formation, Sena Adessou qui a souhaité la traditionnelle bienvenue aux participants, avant de présenter le cadre de la rencontre.
A sa suite, le Directeur de Brooke Afrique de l’Ouest, Emmanuel Bouré Sarr a remercié Inades-Formation pour son accueil et procédé à la mise en contexte de l’atelier. Sa délégation, forte de cinq membres se justifie par la nécessité qu’en ce début de projet, les deux partenaires s’accordent sur les procédures, attentes et rôles de chacun pour le bon déroulement dudit projet. Selon lui, « il est important de s’accorder sur les principes et règles de conduite du projet », qui seront présentés tout au long de l’atelier.
Il a par la suite expliqué la spécificité de ce projet pilote, financé par le siège de Brooke UK pour permettre à l’équipe de Brooke Afrique de l’Ouest d’étendre ses actions sur l’ensemble des zones ouest africaines non encore prises en compte par le projet global de préservation de l’espèce asine et tester de nouvelles approches.
Le partenariat avec Inades-Formation, du fait de sa présence dans ces pays, permettra donc d’atteindre cet objectif.
Lutter pour la pérennisation de l’espèce asine
Durant ces deux jours, les présentations ont permis aux participants de mieux cerner les enjeux de la lutte contre le commerce illicite de l’espèce asine. Un enjeu lié à la préservation de ladite espèce qui a vu sa population baisser de 37% en 5 ans au niveau mondial.
En effet, la peau d’âne est spécifiquement prisée en chine en raison de l’intérêt croissant pour la gélatine (Ejiao), à laquelle la médecine traditionnelle chinoise attribue des vertus médicinales. Les ânes du monde et d’Afrique sont ainsi sacrifiés sur l’autel de la « médecine » chinoise.
Avec la chute drastique de la population asine en Chine, passée de 11 millions en 1992 à 2.6 millions en 2020 et l’échec d’une tentative d’élevage intensif, la Chine s’est tournée vers d’autres États, notamment l’Afrique, pour s’approvisionner en peaux d’âne.
Ce commerce a des conséquences dramatiques sur plusieurs plans, notamment sur le bien être des ânes, sur l’environnement et la santé animale (insalubrité autour du traitement et de l’abattage des ânes, le stress, les maladies équines, charbon bactéridien…), sur la survie de l’espèce asine.
En plus de ses effets négatifs, le commerce de peaux d’ânes pose des problèmes éthiques, car il est motivé par des raisons qui ne concernent pas la survie humaine.
Un plaidoyer pour la sauvegarde l’espèce asine en Afrique de l’Ouest
En Afrique, les ânes contribuent de manière significative à la production agricole et la sécurité alimentaire. Ils sont utilisés quotidiennement pour la collecte de l’eau, le transport des familles vers les centres médicaux et celui des enfants vers les écoles et contribuent ainsi à réduire certains couts pour les familles qui les utilisent.
L’objectif de ce projet est donc de contribuer à la préservation de l’espèce asine en Afrique de l’Ouest, poursuivre le plaidoyer régional sur le commerce illégal de peau d’âne et emmener les pays qui ne l’ont pas encore fait, tel que le Togo, à prendre des mesures contre ce commerce et faire appliquer les textes aux Etats.
Dans le cadre de ce projet, les activités de sensibilisation des propriétaires d’âne se concentreront dans les zones nord du pays, où ces animaux sont utilisés. Des activités de plaidoyer seront aussi déployées envers les autorités locales traditionnelles, préfectorales, départementales, régionales, nationales et internationales. Notons également que le projet prendra en compte le Togo et le Tchad.
Les expériences du bureaux nationaux d’Inades-Formation déjà engagés depuis plusieurs années dans des projets de préservation de l’espèce asine avec Brooke, seront capitalisées pour la mise en œuvre du projet en Côte d’Ivoire. Il s’agit notamment d’Inades-Formation Burkina, d’Inades-Formation Kenya et Inades-Formation Tanzanie.
Il convient de noter que la Côte d’Ivoire a pris des règlementations contre le commerce illicite des peaux d’ânes.
L’atelier de démarrage a été suivi d’une mission de l’équipe projet dans le nord de la Côte d’Ivoire.
Secrétariat Général – Communication
En savoir plus avec les interviews du Directeur de Brooke Afrique de l’Ouest et du Secrétaire Général d’INADES-Formation