La formation des apprenants dans le site du multiplicateur YENE Zacharie s’est déroulée les samedi 11 et dimanche 12 mars 2023 dans la localité de Mfou, plus précisément à Mvog-Eboa. Cette formation a porté sur deux modules à savoir : la production des asticots à partir de la mouche soldate noire et l’élevage des hannetons (vers blancs comestibles).
En prélude à cette formation, Inades-Formation Cameroun, organisation partenaire de mise en œuvre du projet PCAC (Pôle de Connaissances de l’Agriculture Biologique en Afrique Centrale), a mené plusieurs activités, notamment l’identification, l’acquisition et l’aménagement du site chez le multiplicateur YENE, à Mfou.
Cette session de formation dans le site du multiplicateur a permis de renforcer les capacités de vingt-cinq (25) acteurs/actrices de la société civile dont trois (3) femmes et vingt-deux (22) hommes venant de différents milieux socioprofessionnels (enseignant, homme d’église, agriculteur, étudiant en agronomie, vétérinaire, paysan, mécanicien).
Le contenu de la session était axé sur la duplication de la formation précédemment réalisée à la Ferme Agro Piscicole d’Esse (FAPE), relative à la production des asticots à partir de la mouche soldate noire. En plus de ce thème, un module additionnel a été dispensé sur l’élevage des hannetons ou vers blancs encore appelés « Foss » en langue locale.
Les deux modules avaient pour objectif de renforcer les capacités des participants sur la mise en place d’un système de production efficace des vers blancs « Foss » et des « asticots » dans la localité de Mvog Eboa. Pour le maître formateur Stéphane FOUAPON, ingénieur Agronome, « la production de nouvelles formes d’alimentation suscite un grand intérêt face aux problèmes de malnutrition et de pauvreté ». Rappelons que les larves de charançons des palmiers, communément appelées « Foss » dans la région du Centre au Cameroun », constituent un met très apprécié et répandu dans cette région. Elles sont extrêmement riches en éléments nutritifs (protéines, carbohydrates, lipides) et ont une valeur énergétique comparable à celle du bœuf ou du poisson (riche en protéines et en Oméga 3 et 6).C’est aussi une excellente source de minéraux et de vitamines.
Dans les marchés camerounais, ce produit est vendu en lot d’une vingtaine dans des verres cassables allant de 2 000 à 3 500 FCFA en fonction de la saison. Ces larves sont plus abondantes et coûtent moins cher en saison des pluies.
La présentation du dispositif de reproduction des mouches soldates noires
Pourquoi se lancer dans l’élevage des Foss et des Asticots?
Ces deux (2) éléments sont très riches en protéines, carbohydrates, lipides, Oméga 3 et 6/ Ce sont d’excellents compléments alimentaires pour les personnes de tous âges (personnes âgées en particulier), indépendamment de leur état de santé. L’élevage des Foss, tout comme l’élévage des asticots issus des mouches soldates noires, n’est pas nuisible à l’environnement, contrairement aux autres élevages conventionnels qui polluent par leur odeur et leurs déchets.. L’aspect financier est également un atout, car le coût de l’investissement de départ n’est pas assez élevé et les charges d’élevage sont négligeables. Leur production ne nécessite pas de vastes espaces. Les vers blancs se multiplient en un cycle très court et en grande quantité. Leur élevage peut se pratiquer dans toutes les zones du Cameroun. Ils servent d’aliments aux autres espèces animales : dans la pisciculture par exemple, en raison de la demande élevée en protéines ou encore dans l’élevage des poulets.
La constitution des bacs d’élevage domestique
Le bac pour la production des vers blancs est composé des hannetons mâles et femelles (environ trois (3) femelles pour six (6) mâles du cœur du palmier, de la provende de démarrage porc, du manioc, des épluchures des bagasses des noix de coco et de l’eau. La récolte des Foss se fera au bout de 30 jours, tandis que dans le cas des asticots, la production se fait dans la case mouche à partir d’un substrat à base de lisier de porc, dans une cuvette au-dessus de laquelle sont placées des barrettes en bois appelées pondoirs, imbibées d’une substance appelée attraction ponte.
Les sessions de formation visent à diffuser la pratique de l’Agriculture Biologique d’une part, et d’autre part, à outiller le plus grand nombre d’acteurs/actrices au niveau local et national. Rappelons que le projet PCAC est financé par la GIZ et mis en œuvre par cinq (5) organisations partenaires au Cameroun à savoir : l’Institut Africain pour le Développement Economique et Social (Inades-Formation Cameroun), le Centre International pour la Promotion de la Création (CIPCRE), le Groupement d’Appui pour le Développement Durable (GADD), le Centre Polyvalent de Formation de Mbouo (CPF) et le Service d’Appui aux Initiatives Locales de Développement (SAILD).
Marguerite MOMHA, Communication Inades-Formation Cameroun.