Aujourd’hui, le 21 mars, marque la Journée internationale des forêts. INADES-Formation Togo propose un article sur la reconnaissance et l’immatriculation des forêts : Quels processus et quels avantages pour les communautés ?
Qu’est-ce que l’attribution des forêts ?
L’attribution d’une forêt consiste en « un processus par lequel l’administration en charge des forêts confie une forêt ou une portion du domaine forestier permanent de l’État à une communauté en vue de sa gestion conformément à une convention ». Il s’agit donc d’un acte établi par le ministère en charge de l’environnement et des ressources forestières qui reconnaît le statut de forêt communautaire à une forêt. Cela constitue l’une des huit étapes importantes du processus de création d’une forêt communautaire.
Dans le cadre de cet article, nous nous inspirons du « Manuel de procédures, d’attribution et normes de gestion des forêts communautaires au Togo », élaboré en décembre 2019 par le Ministère de l’Environnement et des Ressources Forestières (MERF) avec l’appui de la FAO. Ce manuel décrit en huit étapes un processus participatif, impliquant largement tous les acteurs clés des communautés, les autorités locales et l’administration publique. Ces étapes concernent l’information et la sensibilisation, la constitution de l’entité juridique, la délimitation de la forêt communautaire, la réunion de concertation, la constitution du dossier, sa soumission, l’élaboration du plan simple de gestion (PSG) et de la convention ou charte définitive, ainsi que la soumission, l’examen, l’approbation et la signature du PSG de la convention ou de la charte définitive.
L’implication des communautés
L’implication des communautés est cruciale tout au long du processus. Les différentes composantes de la communauté, telles que la chefferie locale, les comités de développement (CVD, CCD, CDQ), les exploitants, les commerçants de bois, les éleveurs, les chasseurs, sont représentées dans les différents comités et autres groupes créés. Cette forte implication vise à assurer une harmonisation de leurs intérêts et à éviter les divergences sur la vocation de la forêt, afin de tirer le meilleur profit des forêts.
Quel intérêt pour une communauté de voir sa forêt immatriculée ?
Au-delà de la préservation de la biodiversité, une forêt reconnue comme communautaire constitue un facteur de développement local. En effet, elle assure la sécurité alimentaire et sanitaire de ces communautés à travers les espèces naturelles (plantes, racines, fruits, écorces, animaux…) et les activités socio-économiques (apiculture, héliciculture, myciculture, écotourisme). De plus, la collecte et la transformation des produits forestiers non ligneux (karité, néré…) peuvent y être développées en toute légalité par ces communautés.
La communauté peut jouir de sa forêt comme elle l’entend, avec des restrictions principalement axées sur les pratiques d’exploitation non durable des ressources et les activités dévastatrices et destructrices de ces écosystèmes forestiers.