Du 24 au 29 octobre 2021, le Directeur des programmes du Secrétariat Général d’Inades-Formation a effectué une visite de terrain auprès de sept cercles d’innovateurs locaux et d’apprentissage communautaire encadrés par Inades-Formation Côte d’Ivoire. Cette visite avait pour but d’évaluer l’état d’avancement de la recherche-action sur les performances des intrants agroécologiques locaux.
A l’instar des autres pays membres du réseau Inades Formation, Inades-Formation Côte d’Ivoire est engagé dans la recherche action sur les performances et avantages des intrants organiques. Cette activité portée par 7 Cercles d’innovateurs locaux et d’apprentissage communautaire en abrégé CILACs s’inscrit dans le cadre du programme du réseau sur le repositionnement des vivres.
Afin d’évaluer l’état d’avancement de la recherche-action sur les performances des intrants agroécologiques locaux et proposer de mesures d’amélioration de la conduite du processus, une mission de suivi sur le terrain a été organisée par le Secrétariat Général. Cette mission a été conduite par Messieurs SAHINGUVU Richard et ASSEMAN ASSEMAN Parfait, respectivement Directeur des Programmes au Secrétariat Général d’Inades-Formation et Chargé de programme à Inades-Formation Côte d’Ivoire du 24 au 29 octobre 2021.
Au cours de la mission, l’équipe a visité les 7 CILAC dans les localités de Bodokro, Bouakanan dans le centre et Dramanevogo, Kassiongokoro, Nigoni, Bolona, Dougba dans le nord. Au total, la mission s’est entretenue avec 88 producteurs/trices de mil, sorgho et fonio. Elle a également échangé avec un chercheur de l’Université de Korhogo et un lieutenant des eaux et forêts du cantonnement de Tengréla.
Dans tous les CILAC visités, l’intrant qui a été expérimenté dans cette première phase de la recherche-action est le bokashi. Il a été testé sur le sorgho, le mil et le fonio. Les membres des CILAC rencontrés ont témoigné que la différence était perceptible déjà depuis la levée des plants où les tiges sont plus vertes dans les parcelles fertilisées avec du bokashi. Certains producteurs de fonio ont également déclaré que le striga était moins présent dans les parcelles ayant reçu la fertilisation au bokashi. Le Bakashi a eu pour effet d’empêcher le développement du striga.
Concernant les contraintes rencontrées, les CILAC de la région de Tchologo ont déclaré que les déjections de poulet constituent l’ingrédient du bokashi difficile à trouver, les autres étant disponibles sur place. Dans les autres localités, le problème ne se pose pas. Cependant, les femmes productrices de fonio des localités de Nigoni et Bolona sont confrontés au problème de décortiqueuse et de batteuse de mil et de fonio.
Dans le CILAC de Bodokro qui a expérimenté le bokashi sur le sorgho, les attaques par les perdrix, les milles pattes et les fourmis à la levée ont été la plus grande contrainte. Des chenilles foreuses ont également été observées. Le CILAC de Bouakaman qui a expérimenté le bokashi sur le mil a également rencontré la contrainte de déjections de poulet, les attaques de perdrix, les chenilles foreuses des tiges et les insectes suceurs de grains. Ainsi, il est prévu une expérimentation du bouillon de cendre comme biopesticide contre les insectes suceurs. L’insuffisance des pluies a également constitué une contrainte au niveau de ce CILAC.
Comme perspectives, tous les CILAC visités prévoient après la récolte, une restitution des résultats à tous les membres de la communauté pour que l’application du bokashi soit réalisée à grande échelle. En outre, au moins un biopesticide de conservation sera expérimenté juste après la récolte, et au moins un biopesticide de traitement des plants sera expérimenté lors de la prochaine saison culturale.
Asseman Parfait,
Chargé de programme à Inades-Formation Côte d’Ivoire