L’enjeu c’est de contribuer à la création des conditions nécessaires pour améliorer l’autonomie financière du monde rural et consolider les initiatives endogènes d’intermédiation financière.
Quelques éléments liés au contexte de financement du monde rural africain
Les possibilités d’accès au financement en milieu rural africain au sud du Sahara sont très limitées. La quasi-totalité des banques agricoles ont fait faillite. Les systèmes de financement décentralisé qui ont succédé à ces banques sont principalement installés en milieu urbain et présentent d’importantes limites qui ne leur permettent pas de servir les masses paysannes des zones enclavées avec pour conséquences que celles-ci ne savent pas financer leurs projets.
Aussi, malgré l’existence d’une capacité non négligeable de mobilisation de l’épargne dans les villages et des dynamiques locales de mobilisation à travers les tontines et autres formes d’instruments d’épargne/crédit, les paysans ont toujours leurs yeux tournés vers l’extérieur pour le financement des projets individuels et collectifs. Ceci a une incidence négative sur le développement rural.
Justification de notre action : pourquoi intervenir dans ce domaine ?
Nous considérons que l’accès au financement par les paysans apparaît aujourd’hui comme la condition sine qua non pour déboucher sur un développement endogène durable car les bonnes idées, les bons projets ne peuvent être mis en œuvre, sans un minimum de financement.
Nous pensons qu’en s’appuyant sur les dynamiques existant dans les villages, la création d’un instrument financier à base communautaire est susceptible de renforcer la dynamique de mobilisation de l’épargne locale pouvant aider à accorder des crédits aux individus et entités paysannes en vue du financement de leurs projets.
Stratégies d’intervention : nos modèles
Inades Formation intervient dans le secteur du financement du monde rural pour accompagner la mise en place, la consolidation et la pérennité des structures d’intermédiation financière paysannes en milieu rural africain. A ce jour, deux instruments sont en expérimentation : les Fonds de solidarité pour le développement (Fonsdev) et les Groupements d’épargne et crédit (GEC). Ces structures ont pour mission de susciter la mobilisation de l’épargne locale par une éducation populaire, offrir des services financiers (épargne et crédit) adaptés et accessibles aux populations rurales, contribuer au développement communautaire, promouvoir le transfert des ressources financières de la ville vers le village et entretenir des relations de partenariat avec les acteurs de développement intervenant dans le milieu.
Au fil des années, par des méthodes de recherche-action-formation, Inades Formation a développé des outils et des procédures permettant à ces institutions de concevoir leurs stratégies de développement et de définir le montage institutionnel adapté à leurs conditions et propice à une bonne gouvernance.
Inades Formation contribue au renforcement des capacités des gestionnaires de ces institutions, des services techniques étatiques et non étatiques d’appui, des agents de développement et des autres acteurs de la microfinance. Il se mobilise dans la définition des stratégies et politiques nationales, à travers la participation à des cadres de concertation, pour la prise en compte de la qualité spécifique du monde rural africain.
Inades Formation s’investit aussi dans la réflexion sur la place et le rôle de nouveaux mécanismes de financement du monde rural, l’impact du microcrédit sur le développement économique et leur lien avec la réduction de la pauvreté en milieu rural africain. Un accent est cependant mis sur la mobilisation des ressources financières endogènes (épargne locale).