Le vendredi 28 février 2025, l’École Régionale d’Agriculture (ERA-Sud) de Bingerville a accueilli une conférence de grande envergure sur le thème « La préservation du patrimoine génétique africain : plus qu’un devoir, un enjeu de souveraineté alimentaire ». Organisée par la Coalition pour la Protection du Patrimoine Génétique Africain (COPAGEN) et INADES-Formation Côte d’Ivoire. Cette rencontre a rassemblé 230 étudiants désireux d’approfondir leurs connaissances sur cet enjeu crucial.
Dès 14h00, la salle de conférence de l’ERA-Sud était comble, témoignant de l’intérêt des étudiants pour la souveraineté alimentaire et la préservation des semences paysannes. Monsieur SIKELI Jean Paul, coordinateur de la COPAGEN et conférencier de cette rencontre a mis en lumière les menaces qui pèsent sur la biodiversité agricole en Afrique : généralisation des semences hybrides et génétiquement modifiées, disparition progressive des variétés locales, impact des intrants chimiques sur les sols, l’eau et la santé humaine, ainsi que les effets du changement climatique. Selon la FAO, parmi les 250 000 variétés végétales cultivables, seules 7 000 sont aujourd’hui exploitées, soit moins de 3 %.
Les échanges entre les intervenants et les étudiants ont été particulièrement riches. Diverses solutions ont été mises en avant pour une agriculture durable et autonome, notamment l’agroécologie, les systèmes semenciers paysans et l’implication des jeunes dans la défense de la biodiversité agricole. L’agroforesterie et l’utilisation d’arbres fertilitaires en remplacement des engrais chimiques ont été présentées comme des alternatives viables, réduisant l’empreinte carbone et favorisant la résilience face aux aléas climatiques.
Un moment fort de la conférence a été l’intervention de Madame ZEI Pauline, Directrice d’INADES-Formation Côte d’Ivoire, qui a exhorté les étudiants à s’engager activement dans la préservation de la souveraineté alimentaire : « L’avenir de notre agriculture dépend de votre engagement. Il est essentiel de préserver nos semences traditionnelles et de promouvoir des pratiques respectueuses de l’environnement et de notre identité locale », a-t-elle déclaré.
Les organisateurs se sont félicités du succès de l’événement et de l’enthousiasme manifesté par les étudiants, dont plusieurs ont exprimé leur volonté de s’investir dans la préservation du patrimoine génétique africain.
Cette conférence n’a pas seulement sensibilisé les futurs agronomes, elle a également initié une dynamique de mobilisation en faveur d’une agriculture durable et respectueuse du patrimoine génétique africain.

